dimanche 15 avril 2012

Rendre son sperme plus savoureux, c'est possible ?


Article publié sur Rue89.com:

« Selon vous, le sperme, ça a quel goût ? » C'est la question que nous avons posée sur Twitter, le 8 février dernier. Des gens ont fait des blagues. On a, par exemple, reçu cet e-mail avec comme unique contenu :
« Potiroooooooooooon. »

D'autres ont répondu plus sérieusement. Cécile – les prénoms ont été modifiés – a décrit :
« C'est salé et ça sent l'eau de javel. Le goût ne me gêne pas mais la texture un peu. C'est chaud et un peu visqueux. Je trouve que c'est un peu amer. »

Hervé a quant lui parlé de sa femme :
« Pour le sperme, ça dépend si on mange plus salé ou plus sucré : ce sont les dires de ma femme ! »
« Vous reprendrez bien un peu de sperme ? »

Dans leur livre « La Mécanique sexuelle des hommes », Catherine Solano et Pascal de Sutter, tous deux sexologues, évoquent cette question hautement culinaire.
« Il semble que ce que l'homme mange puisse influencer le goût et l'odeur du sperme. Ce qui paraît cohérent puisque l'alimentation influence l'odeur de la sueur, la saveur de la salive, des baisers ou le goût du lait maternel. »

Les auteurs du livre reconnaissent cependant qu'« il existe peu d'études à ce sujet » et qu'« aucune ne remplit complètement les critères scientifiques ».

Il ne se privent pas pour autant de donner une petite liste des aliments qui « influencent peut-être le goût du sperme ». Du côté des gentils produits, il y aurait la prune, la nectarine, le thé vert ou la camomille.
Côté méchants, comme d'habitude, c'est l'ail et l'oignon qui trinquent.


Le tableau des aliments, dans « La Mécanique sexuelle des hommes » de Catherine Solano et Pascal de Sutter, éd. Robert Laffont, mars 2011

Cette gamme d'aliments et de goûts vous donnera peut-être l'envie, comme un bon cuisinier, de faire des essais, de cuisiner du sperme comme un produit différent qui varie selon son terroir.
Si c'est le cas, vous pouvez lire ou relire cet article de Rue69 datant de 2009 et que nous avions sobrement titré : « Gastronomie : vous reprendrez bien un peu de sperme ? »
« Les urines, c'est sûr... »

« Le Sperme » de Gérard Tixier, éd. PUF, 1994

Pour Gérard Tixier – auteur du Que sais-je ? au meilleur titre de France : « Le Sperme » –, l'influence des aliments sur le goût de la semence est un mythe.

« Physiologiquement, ce n'est pas possible. Si les composants du sperme passait dans les urines, ça pourrait l'être, mais ce n'est pas le cas.

Et heureusement d'ailleurs ! Le sperme comme le sang sont des substances très protégées dans l'organisme. Vous avez déjà vu quelqu'un vous dire que le sang changeait de goût ou d'odeur ? »

Il précise donc que le goût du sperme ne change que s'il est concentré, ou pas. Mais alors d'où viennent ces croyances ? Réponse de Gérard Tixier :
« Je ne sais pas... Les urines, c'est sûr qu'elles sont modifiées, mais le sperme non. Certaines personnes consomment peut être de l'urine. »

Parce que nos cours de biologie sont loin, et qu'on pense pas mal de bêtises : voici cinq clichés sur le sperme démontés !

1
Le sperme n'est pas salé
La plupart des personnes à qui l'on demande quel goût a le sperme ont tendance à répondre qu'il est salé. Mais Gérard Tixier fait remarquer :
« Le sel, c'est du chlorure de sodium, or il n y en a pas dans le sperme. Il y a sûrement une confusion avec l'acidité. »

2
Seulement 10% de spermatozoïdes dans le sperme
Gérard Tixier rappelle que le sperme est un « cocktail séminal ».
« Le sperme est très hétérogène. Il n'est composé de 10% de spermatozoïdes, ce qu'on appelle le semen.
Le reste, ce sont des productions de liquides par les diverses parties de l'appareil génital, des glandes annexes, et des liquides testiculaires. »
La prostate produit par exemple un tiers de ce liquide. C'est d'ailleurs en y passant que les spermatozoïdes « reçoivent une cascade de liqueurs diversement aromatisées et revigorantes » et deviennent le sperme.

3
Les hommes aussi ont un cycle
Le sperme, une fois qu'on en a, ça ne s'arrête plus : ça dure même toute la vie. Dans son livre, « Le Sexe de l'homme » (éd. Livre de Poche, 2005), Ronald Virag estime que c'est l'un des clichés les plus répandus sur le sperme : le croire « porteur d'une sorte d'énergie vitale qui diminuerait avec le temps et la répétition des émissions ».
Il cite ainsi Flaubert pour qui :
« Une once de sperme perdu, c'est plus que deux litres de sang. »
Et ben alors, Gugu ? Fallait pas se faire du souci comme ça. Pour refaire le plein après une éjaculation, il suffit de cinq jours. Le cycle de fabrication des spermatozoïdes est quant lui de 74 jours. Au téléphone, Gérard Tixier s'amuse :
« Comme les femmes, les hommes ont aussi un cycle, sauf qu'il est sans interruption. »

4
Orgasme, érection et éjaculation ne sont pas liés
Les clichés ici sont donc les suivants :
quand on a un orgasme, on éjacule ;
quand on éjacule, on est forcément en érection.
Réponses claires et simples de Gérard Tixier :
« Il existe des éjaculations sans orgasme. L'éjaculation ne dépend pas non plus de la vigueur de l'érection. D'ailleurs, on constate des éjaculations sur verges molles. »

5
Pas de VIH dans le sperme, mais du VIH sur le sperme
Explications par Ronald Virag dans « Le Sexe de l'homme » :
« Les spermatozoïdes d'un homme infecté ne sont pas eux-mêmes infectés car le virus VIH ne peut le pénétrer. Par contre, il peut s'accrocher à eux et se laisser transporter pour transmettre l'infection. »

lundi 9 avril 2012

Témoignages libertins - Amour et libertinage


Marc, 33 ans, en couple avec Gina

Tout va bien dans notre couple, déjà plusieurs années que nous habitons sous le même toit et nous avons envie de construire notre vie ensemble. Une faim immodérée pour les galipettes ensemble, je suis sûr de son amour (elle sait bien me le montrer ;-)) et elle est sûre du mien. Nous avons commencé le libertinage par jeu et par complicité. J'adore la voir prendre du plaisir avec d'autres hommes ou femmes. Je la trouve vraiment très belle et désirable dans ces moments là. Nous partageons vraiment quelque chose ensemble. Coquins, gourmands et malicieux, nous avons soif de nouvelles expériences, c'est notre expérience, notre sexualité….. et elle n'est finalement pas si différente d'autres couples amoureux, elle est juste plus étendue…

Et nos couples libertins de se moquer, pas toujours gentiment, de la tartufferie des redresseurs de torts et autres pères-la-morale, si prompts à venir se choquer des pratiques échangistes et des sexualités plurielles, pour mieux cocufier à tour de bras une fois le vernis craqué.

Delphine et Christophe

C'est étrange les  a priori que peuvent avoir les non-libertins sur notre sexualité…. Nous sommes un jeune couple marié depuis 6 ans, parents de deux adorables petites filles et très amoureux l'un de l'autre…. Nous pratiquons l'échangisme périodiquement mais régulièrement. Dans notre entourage personne n'est au courant - ça n'est pas écrit sur nos visages - et un soir, alors que nous dînions chez des amis, quelqu'un a abordé le sujet en parlant d'un couple un peu excentrique que tout le monde connait. Et là, les remarques sont allées bon train : " Les échangistes ne pensent qu'au cul ! ils veulent juste tirer un coup ailleurs ! Ce genre de couple doit être sacrément malheureux ! C'est voué à l'échec !" Ah bon ? Tiens c'est rigolo ça… Nous, on est échangistes, très heureux et très amoureux, a-t-on pensé dans nos têtes, et on connait des personnes - dont certaines, auteurs des réflexions précédentes, qui trompent copieusement leur moitié derrière leur dos ou d'autres couples, malheureux comme la pierre, qui continuent à vivre ensemble pour sauver les apparences. Oui, les libertins s'aiment ! C'est choquant ?

De là à dire que le libertinage est un vaccin à toute épreuve contre la morosité dans le couple, il y a un pas.  Car la liberté sexuelle semble avoir ceci de particulier qu'elle ne fonctionne que chez les couples qui se portent bien.
Tout juste aide-t-elle à trouver un équilibre sexuel et une nouvelle dynamique érotique…

Jean-Luc 41 ans

Moi, je suis libertin tout seul. Depuis presque trois ans maintenant.
Je me suis marié à l'âge de 18 ans avec une femme que j'aimais tendrement. Coquine au début, nos rapports sexuels se sont espacés pour devenir quasiment inexistants pendant une longue période après la naissance des enfants. A cette époque, je fantasmais beaucoup sur les autres femmes mais je ne suis jamais passé à l'acte. Je voulais à tout prix sauver notre couple. Pour amener un peu de piquant à cette sexualité que je pensais en sommeil, j'ai proposé un jour d'aller dans un sauna libertin, juste pour voir, c'est ainsi que nous avons commencé à coucher avec d'autres partenaires. S'en sont suivies des crises de jalousie interminables et beaucoup de frustration. Elle n'était pas heureuse et moi non plus. Puis nous nous sommes séparés, en réalité je crois que dès le début je ne l'aimais plus, tout simplement.

Serge et Alexia, 45 ans

Notre couple allait bien, et même très bien : nous avions une grande complicité, nous riions ensemble, faisions des tas de choses ensemble. Mais, sur le plan sexuel, c'était juste bien. Plus la folle passion, après 14 ans de vie commune. Nous prenions toujours du plaisir, mais ce n'était vraiment plus une priorité.
Puis, nous nous sommes lancés dans l'échangisme et là, tout est revenu comme aux premiers jours. Ça n'a pas simplement été un nouveau départ pour notre sexualité à l'un comme à l'autre, mais un vrai renouveau pour notre sexualité commune. Ce n'est pas compliqué, si nous sortons en club un week-end, la semaine suivante est consacrée aux galipettes entre nous, à la moindre occasion, et avec beaucoup d'inventivité.
Parfois, nous "debriefons" ensemble nos sorties coquines, et ça suffit à nous donner envie l'un de l'autre. Le libertinage a ravivé la flamme de notre passion l'un pour l'autre.

Pas si mal, finalement, le bilan du libertinage sur les couples amoureux…